Pour beaucoup de gens, Charles Gounod est le compositeur d’un seul opéra, « Faust », l’un des ouvrages lyriques les plus joués au monde. Mais cette vision est extrêmement réductrice car Gounod à composé une douzaine d’autres opéras, de nombreuses oeuvres religieuses, des mélodies… Né dans une famille tournée vers l’art, élevé par une mère professeur de piano, encouragé par des professeurs comme Duprez, Gounod s’oriente dans la voie des études musicales, au Conservatoire de Paris. Elève de Lesueur et de Halévy, il remporte en 1839, à sa troisième tentative, le 1er Prix de Rome, avant d’aller s’installer en Italie et rencontrer des personnalités comme Palestrina, Bellini ou le peintre Ingres. Après une période de quatre années passées dans le pays romain, Gounod retourne à Paris et traverse une crise mystique, prend des cours de théologie, se prépare à entrer au séminaire et compose une Messe solennelle… Mais Gounod s’orientera ensuite vers le théâtre lyrique et écrira son premier opéra Sapho en 1851, avant de se marier l’année suivante avec Anna Zimmermann. Gounod va continuer durant toute sa vie à baigner dans un climat religieux, et il se met à signer ses lettres abbé Gounod, bien qu’il ne deviendra jamais prêtre. La musique du compositeur deviendra par la suite essentiellement religieuse avec une vingtaine de messes, deux Requiem, un Te Deum, de nombreux motets, des cantiques, etc. En 1853, Gounod compose une Méditation sur le premier prélude de Bach pour piano et violon. Mais le violon sera finalement remplacé par la voix et les paroles latines de l’Ave Maria. Cette oeuvre, qui d’abord, fut une banale esquisse sur un prélude de Bach, marquera pour la postérité de Gounod. Après avoir composé deux symphonies et une Messe de Sainte Cécile, le compositeur commence Faust. Mais il souffre d’une violente crise nerveuse et doit se reposer. Il l’achevera finalement deux années plus tard, en 1889. Il n’allait pas se douter que ce chef-d’oeuvre allait faire le tour du monde… Finalement, Gounod meurt à Paris le 18 octobre 1893, d’apoplexie. Il venait d’achever son Requiem, écrit suite à la mort prématurée d’un de ses petits-fils, mais il n’a pu entendre son oeuvre interprêté.
Gabriel Fauré et Camille Saint-Saëns lui ont rendu hommage en 1895, en interprêtant son Requiem dans l’eglise de la Madeleine à Paris.