Mahler est né le 7 juilllet 1860 au sein d’une famille nombreuse et fort modeste (il était le fils d’un aubergiste) dans un petit village slave. On remarqua ses dons précoces lorsqu’il jouait sur le piano de son grand-père, et poussé par son père, il donna son premier récital à 10 ans. Malheureusement, son père de caractère violent et sa mère assez douce se disputaient souvent. Dès lors le jour arriva où une terrible dispute a dégénèré ce qui poussa le jeune Gustav a prendre la fuite. C’est alors qu’il tombe sur un homme jouant de l’orgue de Barbarie dans la rue. La petite musique entraînante de la rue et la tragédie personnelle de Mahler a influencé à jamais le compositeur, au point de retrouver dans son Oeuvre des sons insolites issus de la musique foraine, ou encore la fanfare.
A 15 ans, Gustav entre au conservatoire de Vienne et découvre la musique de Wagner qui deviendra un de ses compositeurs préférés. A 17 ans, il tente le concours Beethoven de Vienne et compose Le Chant de la plainte. A son grand désespoir cette oeuvre ne lui rapporte aucun prix. Cet echec l’anéantit, car il signifie pour lui l’obligation de faire passer sa musique au second plan et travailler comme chef-d’orchestre pour gagner sa vie.
Sa carrière s’annonce toutefois très bien ; à 23 ans il dirige des opéras, et à 31 ans il est nommé Premier Chef-d’orchestre à l’Opéra de Hambourg. Cependant, plus il a du succès, moins il a le temps de composer. Il lui faut 6 années pour écrire sa Symphonie n°2 dite « la résurrection ». Cette oeuvre achevée en 1894 est une vaste reflexion sur la mort et la résurrection et elle reflète les préoccupations du compositeur. Pour mieux exprimer ce qu’il ressent, Mahler choisit le chant ; pour lui, la voix humaine n’était qu’un instrument comme les autres au sein de l’orchestre. Ce procédé était très inhabituel à l’époque, seul Beethoven l’avait fait, mais seulement dans le finale de sa dernière symphonie.
Mais les premières symphonies de Mahler déroutent le public ; la critique lui reproche la longueur et le fourmillement d’idées et de sensations contradictoires. Face à un public de Hambourg très sceptique, Mahler détestait son métier à l’Opéra qu’il qualifiait de sa prison. C’est alors qu’il apprend que Vienne va bientôt avoir besoin d’un nouveau chef-d’orchestre. Il sait qu’il en a la carure, mais il sait aussi que ses origines juives lui sont un grand obstacle. Mais la passion musicale est la plus forte, et il décide de se convertir au catholiscisme. Le 1 mai 1897, son rêve est réalisé : il est nommé directeur de l’Opéra Impérial et Royal de Vienne, à l’âge de 37 ans. Cependant, ce poste permet à Mahler de n’écrire que durant ses vacances d’été.