Très jeune, Liszt manifeste d’étonnants dons pour le piano. Son père, intendant des domaines du prince Esterhazy et musicien amateur lui donna ses toutes premières leçons. Ses parents l’envoient à Vienne pour être pris en charge par Salieri et par Czerny, qui vont lui apprendre la composition et le piano. A peine 12 ans, Liszt arrive à Paris avec ses parents pour y composer un an plus tard son premier opéra avec Paer nommé Don Sanche ou château d’amour. Son formidable talent de pianiste, et ses multiples tournées de concert notamment en Angleterre lui valent une célébrité assurée. Il résidera une dizaine d’années à Paris, et ces années, représentent pour Liszt une période d’ardeur romantique et de travail acharné. Dans la capitale française, en fréquentant les salons parisiens, il fera la connaissance de compositeurs tels Chopin, Berlioz ou Paganini mais aussi de personnalités comme Victor Hugo, Georges Sand, Delacroix et surtout la comtesse Marie D’Agoult, avec qui il aura une union illégitme. Marie abandonne en effet son mari et ses enfants pour le suivre. De 1835 à 1840, il vivent ensemble, principalement en Suisse et en Italie (où Liszt compose les premières Années de pélerinage) et il auront deux filles, Blandine (qui épousera Émile Ollivier, futur ministre de Napoléon III) et Cosima (qui sera successivement la femme de H. von Bülow et de R. Wagner), puis un fils, Daniel. A partir de 1840, Liszt multiplie les voyages à travers l’Europe : France, Allemagne, Belgique, Suisse, Italie, Angleterre, Espagne, Portugal, Autriche, Hongrie, Serbie, Bukgarie, Russie, Roumanie, Turquie. On l’acclame de partout comme le plus grand pianiste de tous les temps. Jusqu’en 1847, ce sont des temps de grands succès pour le pianiste compositeur, et Liszt avait bon coeur : il exploitait souvent son succès à des fins très généreuses comme l’aide aux victimes ayant subi les crues du Danube, ou bien aux paysans de son village natal, ou encore aux artistes indigents. Mais il a également devérsé une subvention pour l’édification du monument Beethoven à Bonn.
En 1848, il s’installe à Weimar comme Kapellmeister de la cour. Finie, la période de gloire et de succès avec ses concerts et tournées de pianiste. Liszt se consacre désormais à son activité d’interprête en tant que pianiste et chef-d’orchestre. Il dirigera notamment des oeuvres de Wagner, comme LohengrinTannhäuser ou Le Vaisseau fantôme, compositeur qu’il a rencontré en 1841 à Londres et dont il est devenu le plus actif défenseur, mais aussi des oeuvres de Schumann tels Geneviève ou Manfred, des oeuvres de son ami Berlioz comme Romeo et Juliette, ou encore les oeuvres Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. L’arrivée à Weimar de Liszt a été très importante en ce qui concerne le dynamisme de la ville, devenu un des centres musicaux les plus prestigieux d’Europe. Nouant une grande amitié avec le compositeur français Berlioz, il organise à Weimar des festivals Berlioz en 1852, 1855 et 1856. Après une vingtaine d’années passés dans la ville, Liszt démissionne en 1868 et part pour la capitale italienne, Rome.
À partir de 1870, et jusqu’à sa mort, Liszt partagera sa vie entre Rome, Weimar et Budapest. C’est d’ailleurs dans la capitale hongroise qu’il sera élu président de la nouvelle Académie nationale de musique. Liszt a été, durant sa vie entière, un grand voyageur. Même dans ses dernières années, il voyagera à Paris et à Londres pour y remporter ses ultimes triomphes. C’est lors d’un voyage en train à Bayreuth, que Liszt prit froid et tomba malade. Il mourra une semaine plus tard de congestion pulmonaire, à l’âge de 75 ans.