Haydn est né dans une famille plutôt modeste et paradoxalement peu musicale ; lui et son frère Michael allaient pourtant devenir d’importants compositeurs. La coïncidence a fait que Michael travailla aux cotés du père de Mozart, Leopold, pour la cour de l’archevêque de Salzburg. Joseph passa une majeure partie de sa vie à composer au service d’une famille hongroise d’aristocrates passionnée par la musique. Cette famille, les Esterhazy, étaient propriétaires de plusieurs palais à travers l’Empire austro-hongrois. Haydn est resté un des compositeurs les plus aimés et les plus estimés avant que n’arrive Mozart à Vienne, en 1781. Malgré leu différence d’âge, les deux hommes s’apprécieront et se respecteront. Un an après la mort de Mozart, en 1792, le jeune Beethoven arriva à son tour à Vienne pour étudier auprès du vieux maître de 60 ans, devenu alors plus célèbre que jamais.

Ironiquement, si Haydn était mort à 35 ans comme Mozart, sans doute serait-il à peine connu aujourd’hui. Car toute sa « grande » musique, il l’a composée après ses 35 ans : quelques 60 symphonies (sur un total de 104), un grand nombre de quatuors à cordes, de nombreuses sonates, des trios, des messes et deux grands oratorios (La Création et Les Saisons). Les Saisons sont une évocation descriptive des quatre saisons (drôle de sujet pour un oratorio !), et La Création est une illustration musicale de la genèse divine, avec sans doute l’accord de DO majeur le plus célèbre de l’histoire de la musique… Ces deux oeuvres reflètent bien le romantisme naissant de l’époque, tournée vers les choses de la nature, et fait penser à la philosophie rousseauiste.
Haydn est aujourd’hui considéré comme le Père de la symphonie, et un des plus grand représentants du strict classicisme viennois, avec Mozart.